Amphores étrusques


[Michel Py]


Les amphores étrusques sont de forme et de pâte très diverses, du fait d'une production longue (du VIIIe au IIIe s. et au-delà) et disséminée dans un grand nombre de centres potentiels, notamment en Etrurie méridionale (cf. Rizzo 1990), mais aussi peut-être en Campanie (cf. Albore 1978), qu'on ne sait pas encore identifier avec certitude. Des cités comme Vulci, Tarquinia, Gravisca, Cerveteri, Pyrgi... ont pu jouer un rôle dans cette fabrication.
Il s'agit d'amphores ventrues ou plus effilées qui présentent pour point commun un galbe ovoïde, résultant d'un col court ou absent et de l'inexistence de pied plein. Les lèvres sont plus ou moins hautes, et cet élément est en soi un marqueur chronologique (Marchand 1982): très courtes, en petit boudin, à l'origine, elles tendent à s'épaissir puis à s'allonger progressivement jusqu'à constituer un bandeau dans les exemplaires les plus récents. Les anses, plus ou moins lourdes, ont pour caractéristique commune leur section ronde. Les fonds enfin appartiennent à plusieurs types: plats et discoïdaux, en obus, en pointe, en pointe aplatie (selon une évolution temporelle au demeurant non linéaire).
Argiles, dégraissants, cuissons et engobes (présents ou absents) varient selon les formes, mais aussi à l'intérieur d'une même forme (les caractères les plus fréquents dans les exemplaires retrouvés en Gaule méridionale et en Catalogne sont indiqués dans la description de chaque type).
La typologie des amphores étrusques a été établie pour la première fois en Gaule méridionale (Py 1974), où les trouvailles ont été particulièrement nombreuses, tant sur les sites terrestres que dans les épaves. Cette typologie a été plusieurs fois reprise (Bouloumié 1980; Carduner 1981; Marchand 1982) avec des variations dans la numérotation des formes. On utilisera ici la classification de synthèse mise au point en 1985 (Py 1985), en indiquant les équivalences avec les divers essais antérieurs et avec la classification des amphores d'Etrurie méridionale publiée par Gras 1985: groupe EMA à EME, en ajoutant un indice à chaque groupe (n°1 à n de gauche à droite sur la fig.46b de cet ouvrage). Pour la diffusion en Gaule méridionale et en Catalogne, se reporter à Py 1985 où la plupart des découvertes antérieures à cette date sont cataloguées.
On considère d'ordinaire que les amphores étrusques ont servi à transporter principalement du vin (Morel 1981A), mais d'autres produits ne sont pas à exclure. Vers la Provence, le Golfe du Lion et la Catalogne, ce commerce démarre vers 630 av. n. è. et s'amplifie durant la première moitié du VIe s. (périodes où les amphores sont accompagnées de nombreux vases en bucchero nero et de quelques pièces étrusco-corinthiennes). Sauf exceptions, il subit une forte régression durant la seconde moitié de ce siècle et la première du suivant, et devient sporadique après 450. Les étrusques ont bien entendu géré ces apports directement, mais leurs produits ont été également relayés, par les Grecs sur la côte, par les indigènes vers l'intérieur.


Etudes régionales de référence pour les amphores étrusques

Provence: Benoit 1965; Carduner 1981; Bouloumié 1976; 1976A; 1980; 1982; Liou 1974; Arcelin 1982; Amann 1977.
Languedoc oriental: Py 1974; 1984; 1985; 1985A; 1990, 530-534; Dedet 1980A; Mendoza 1978; 1985; 1989.
Languedoc occidental: Marchand 1982; Nickels 1987; 1989; Guilaine 1986.
Catalogne: Sanmarti 1971; 1991.

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