Amphores italiques


[Michel Py]


On réserve conventionnellement l'appellation d'amphores italiques aux productions de la côte tyrrhénienne de l'Italie, classées par Dressel 1895 sous la forme 1 (dites amphores Dressel 1 ou Dr1). On leur adjoindra la forme Lamboglia 2, définie par Lamboglia 1955.
L'énormité de la production des amphores Dr1, sans commune mesure avec les précédentes (Tchernia 1983), et la multiplicité des ateliers (Hesnard 1981; 1989), ont engendré l'existence de multiples variantes, tant dans les caractères techniques (pâtes, dégraissants, engobes...) que dans les formes: d'où un classement peu aisé au-delà de quelques grands types. On s'en tiendra à la répartition traditionnelle (depuis Lamboglia 1955) en trois formes, dénommées 1A, 1B et 1C, les deux premières correspondant à peu près aux 'républicaines IIIA et IIIB' de Benoit 1957.
On considère très généralement que cette catégorie d'amphore a servi à transporter du vin.
La forme Dr1A, qui apparaît en premier (vers 130 av. n.-è.: Tchernia 1987), est en fait la plus difficile à cerner, à cause d'innombrables variations. De fait, aujourd'hui, on considère que ce type, ou plus exactement ce groupe, rassemble en gros toutes les amphores Dr1 qui ne sont ni des Dr1B, ni des Dr1C. Presque seules présentes à la fin du IIe s. av. n.-è., les amphores Dr1A sont encore majoritaires dans le premier tiers du Ier s. av. n.-è., et perdurent jusqu'à l'époque augustéenne. La filiation avec les gréco-italiques récentes, notamment LWe, est évidente (voir la notice concernant les amphores gréco-italiques pour la définition de la frontière entre les deux types).
Les Dr1B sont un peu plus tardive: elles sont attestées dès les dernières années du IIe s. (cf. Miro 1986), mais surtout nombreuses à partir du milieu du Ier s.
Les Dr1C apparaissent également peu avant -100. Elles sont attestées durant tout le Ier s., mais sont en général minoritaires par rapport aux Dr1A et Dr1B. Certaines ont pu être produites en Espagne.
Peu diffusées en général après -30, les amphores italiques sont néanmoins encore largement présentes en Languedoc jusqu'au début de notre ère.
Une variante particulière d'amphore Dr1C, assez proche des gréco-italiques récentes, a été définie à Ruscino (Dr1C1).
D'autres variantes existent, comme les 'amphores DB' d'Ampurias (d'origine espagnole?) (Nolla 1976), ou les imitations gauloises, de Marseille ou d'ailleurs, qui ont été classées selon leur lieu d'origine (cf. A-M-I Dr1B, A-GAUL Dr1).
Pour sa part, le type Lb2 (Lamboglia 2) est en général (mais pas toujours) une amphore à huile, produite pour l'essentiel sur la côte adriatique, et surtout diffusée vers l'est. Apparue sans doute peu avant -100, elle est encore attestée à l'époque augustéenne et fait la transition avec les catégories impériales.

Etudes régionales de référence pour les amphores italiques

Provence: Benoit 1956; 1957; Tchernia 1978; Gateau 1990.
Languedoc oriental: Py 1978A; 1986; 1990, 579-581.
Languedoc occidental: Bats 1986; Laubenheimer 1980; Passelac 1968; Rancoule 1964; 1980; 1985; Roman 1977; 1983; Vidal 1983.
Catalogne: Nolla 1974; 1976; 1989; Miro 1986.

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