Amphores de Tarraconaise
[Claude Raynaud]
Dans les dernières décennies avant notre ère, le commerce du vin italique, en net déclin, est relayé par un puissant courant d'importations en provenance de la province de Tarraconaise. Près d'une vingtaine d'ateliers d'amphores recensés autour de Barcelone, ainsi que de nombreuses épaves dans le bassin méditerranéen nord-occidental, attestent de la vitalité de ce commerce. L'essor de la viticulture de cette région et de celle, plus au sud, de Léétanie, s'explique probablement par le fait qu'elle produit des vins de consommation courante, comme en témoignent Pline (H.N., 14, 71) et Martial (13, 118).
Imitant d'abord l'amphore italique Dr1, les potiers tarraconais produisent ensuite conjointement une variante régionale, la forme Pa1, que l'on trouve en abondance dans les provinces voisines, notamment en Gaule Narbonnaise. Apparaît aussi dans la seconde moitié du Ier s. av. n. è. un type spécifique, la forme Tarraconaise 1, un peu moins diffusée. Au Ier s. de n. è., la gamme des conteneurs se renouvelle, le transport s'effectuant majoritairement à l'aide de l'amphore Dr2/4, moins diffusée en Gaule que les types antérieurs, sous l'effet de la concurrence du vignoble gaulois. La production demeure toutefois importante, essentiellement tournée vers le marché italien. On trouve aussi, mais en moindre quantité, une amphore à fond plat, le type Ob74.
A côté des amphores vinaires, les formes Dr9 et Dr7/11, occupent une place plus modeste. Elles sont traditionnellement associées au transport du garum et des conserves de poisson, mais elles ont pu aussi, dans certains cas, contenir d'autres denrées.
Du point de vue technologique, les productions de Tarraconaise s'identifient généralement grâce à leur pâte rouge à rouge orangé, fine et dure, incluant de nombreux grains blancs.
Etudes régionales de référence pour les amphores de Tarraconaise
Provence : Sciallano 1985.
Catalogne : Miró 1988.