Céramique attique à figures noires

[Andres Adroher
Pere Castañer
Michel Py
Enric Sanmartí
Joaquim Tremoleda]


Cette production apparaît à Athènes vers 600 av. n.-è., où elle prend le relais de la céramique proto-attique du VIIe s., et s'étend jusqu'au milieu du Ve s. av. n.-è. Elle constitue très tôt un élément important des exportations athéniennes destinées aux marchés d'outre-mer, où elle parvient dans des quantités souvent respectables, comme en Grande-Grèce, en Sicile ou en Etrurie.
La technique de la figure noire fut inventée à Corinthe: elle se caractérise par l'utilisation de silhouettes peintes en noir sur le fond rouge du vase, complétées en ce qui concerne les détails par des incisions, ainsi que par des retouches peintes en blanc (surtout pour l'anatomie des femmes) ou en rouge.
Depuis les premières ?uvres de Sophilos et du Peintre de la Gorgone (600-570) jusqu'aux figures noires tardives (500-450), cette production connaît une évolution complexe, caractérisée par une recherche incéssante de solutions techniques permettant aux peintres d'abandonner la raideur de l'archaïsme au profit d'un naturalisme plus réaliste. Ce dernier trouvera son épanouisement à partir de l'invention, vers 530, de la figure rouge qui condamnera la figure noire à la dispartition.
La présence d'un décor figuré de très haute qualité explique sans doute la pauvreté des études sur la morphologie des vases, au profit de l'iconographie.
La typologie générale la plus usitée est celle que Beazley (1956; 1968), a mis en place en s'appuyant sur des études précédentes, dues notamment à Caskey (1922), Richter (1935), Bloesch (1940), Cook (1960), Boardman (1975A et 1989).
La plupart de ces auteurs ont tenté de restituer aux formes de vase leur appellations antiques, ce qu'ils n'ont réussi à faire que partiellement, complétant les manques par des noms 'conventionnels'. Cette méthode n'a pas été remise en cause et a suscité une tradition archéologique que le présent classement s'efforcera de respecter, en rappellant l'appellation des vases en abrégé (deux lettres précédant le numéro de variante). Pour les diverses variantes existant dans chaque type de forme, on a repris aussi souvent que possible les numéros proposés par les auteurs cités ci-dessus, tout en complétant la nomenclature. Pour les coupes cependant, on a utilisé largement la numérotation de F. Villard (1946). Enfin, dans le but de faciliter le classement des fragments ne permettant pas une reconnaissance au-delà de la forme générale, tous les grands types de forme sont numérotés en tant que série, en utilisant le chiffre '0'.
Pour la définition et la dénomination des différentes formes de vases grecs à figures et les notions d'utilisation, on se reportera à Dugas 1924; Richter 1935; Bloesch 1940; Villard 1956, 21-25, 67-69 et 78-80; Amyx 1958; Cook 1960, 217-241; Metzger 1964, 14-21; Beazley 1968; Lazzarini 1973; Lezzi-Hafter 1976, 5-20. Voir aussi Sparkes 1970 et Moore 1986 (Agora XII et XXIII), où la plupart des noms de forme sont discutés et où l'on trouvera une bibliographie récente.

Etudes régionales de référence pour la céramique attique à figures noires et à figures rouges

Provence : Villard 1960; Gallet de Santerre 1977; Bats 1988; Long 1992; Bouloumié 1992.
Languedoc oriental : Arnal 1974; Barruol 1978; Winter 1986; Py 1971; Py 1990, 540-544.
Languedoc occidental : Mouret 1928; Jannoray 1955; Gallet de Santerre 1977; Jully 1973; 1973A; 1975; 1980; 1980A; 1983.
Catalogne : Bosch-Gimpera 1951-1957; Almagro 1953; Trias 1967; Picazo 1977; Jully 1983; Maluquer 1984; Sanmarti 1983; 1986; Rouillard 1975; 1991.

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