Céramique africaine Claire C


[Claude Raynaud]


La fin du IIème s. et le début du IIIème s. sont marquées par un vigoureux essor économique de la région de Byzacène, dont les amphores 'Africaine I et II' inondent le bassin méditerranéen. La vaisselle claire C provient de la même région et bénéficie du même dynamisme, devenant rapidement l'une des principales vaisselles fines du moment. Produite dès 200, cette poterie connait une large diffusion à partir des années 220-230 et reste fréquente dans l'ensemble du bassin méditerranéen et sur la côte atlantique du Portugal, jusque vers le milieu du Vème s.
Renouvelant le répertoire morphologique des céramiques fines en introduisant des plats, assiettes et coupes basses de grand diamètre, la claire C semble traduire l'émergence de nouvelles pratiques culinaires. Ces vases sont généralement de belle facture, avec des parois minces évoquant souvent l'aspect de la vaisselle de métal.
La première phase de diffusion est marquée par une production C1, suivie une trentaine d'années plus tard par la C2, les deux variantes étant produites jusque vers la fin du IIIème ou le début du IVème s. La pâte est fine, bien épurée, rose foncé à rose orangé, couverte d'un vernis brillant orangé foncé pour la C1, ou d'un vernis plus dilué, orangé clair opaque pour la C2.
Deux types de vaisselle sont produits parallèlement, des vases lisses, plat et assiettes essentiellement, et des vases décorés de reliefs d'applique, dans un style très raffiné appelé parfois 'céramique d'El Aouja', du nom du site où ils ont été découverts en particulière abondance. Cette gamme décorée concerne essentiellement des formes fermées, cruches, amphorettes ou lampes, connaissant une large diffusion mais connus en quantités bien inférieures aux vases lisses.
Le IVème et la première moitié du Vème s. connaissent les productions C3 et C4, variantes moins fines que les précédentes, avec une pâte légèrement granuleuse et un vernis orange sombre, opaque pour la C3, plus ou moins brillant pour la C4. Cette dernière correspond à une série restreinte de vases très soignés à décors élaborés.
La nouvelle génération se distingue par un répertoire simplifié, très proche de celui de la claire D, associant comme précédemment vases lisses et vases décorés, et encore marqué par la prédominance des grands plats et des coupes basses et larges. Sa diffusion embrasse toujours l'ensemble du bassin méditerranéen mais sa proportion décroît, probablement sous l'effet de la concurrence de la céramique claire D.
La dernière phase de production se situe entre les années 420/450 et 500. Cette variante C5 possède une pâte rose orangé fine, un vernis orangé fin et semi-mat. Les formes se renouvellent avec l'apparition d'un nouveau service, proche lui aussi des formes de la claire D. Cette poterie reste largement diffusée dans toute la Méditerranée, mais sa fréquence ne cesse de décroître.
Le présent répertoire reprend le classement de J. W. Hayes mis à jour et corrigé selon les propositions de l'Atlante (Hayes 1972; Atlante 1981). Notre code typologique comporte un numéro simple lorsqu'il reprend les types de Hayes, les plus nombreux, ou un numéro précédé d'une abréviation lorsqu'il s'agit de typologies complémentaires: At (Atlante), Dl. (Delgado 1968), Dn (Deneauve 1974), Os (Ostia I ou IV) ou Sl. (Salomonson 1968).

Etudes de référence pour la céramique africaine Claire C

En général: Hayes 1972; Atlante 1981.

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