Céramique commune ébusitaine


[Andres M. Adroher Auroux]

Cette classe a été définie sur la base des travaux de Font de Tarradell, bien que la typologie mise au point par ce chercheur n'ait jamais été publiée dans son intégralité. En réalité, il s'agit d'un vaste groupe de céramiques produites dans l'île d'Ibiza depuis la fondation d'Ebusus jusqu'au Ier s. de n.-è., époque où l'on observe une normalisation des formes dans l'ensemble de la Méditerranée occidentale. La diffusion des céramiques communes ébusitaines se développe en même temps que celle des amphores de même origine (cf. A-PE), c'est-à-dire entre le Ve et le IIIe s. av. n.-è. Pour cette période de diffusion maximale, les travaux typologiques essentiels à prendre en compte sont les différentes publications de Font de Tarradell (1973; 1974) et celles d'Alicia Rodero (1980; 1983), concernant les céramiques d'Ibiza conservées au Musée Archéologique National de Madrid. La classification utilisée ici s'appuie principalement sur la typologie de Font de Tarradell, qui est la plus usitée et correspond le mieux aux séries diffusées hors du contexte insulaire.
Force est de constater cependant que les exportations de céramique commune ébusitaine en Méditerranée occidentale sont peu nombreuses: assez bien représentées sur les côtes d'Afrique du Nord et sur le Levant ibérique, elles deviennent plus ponctuelles en Catalogne et très sporadiques au-delà des Pyrénées (quelques fragments sont cités par Solier 1968 en Languedoc occidental).
Le répertoire de cette céramique fait appel à des sources variées: aux VIe-Ve s. se ressentent des influences grecques (p. ex. coupes à pied haut de type grec oriental) et surtout phéniciennes; à l'époque hellénistique, l'influence grecque se renforce au point de susciter des imitations de vases à vernis noir (Amo de la Hera 1970) et l'apparition de formes grecques (lopades et caccabai) dans la céramique culinaire (Gomez Bellard 1985).
Durant la phase classique de cette production (Ve-IIIe s.), les caractères techniques de ces vases sont caractéristiques: la pâte ressemble à celles des amphores puniques-ébusitaines contemporaines, et la décoration comprend fréquemment des motifs peints géométriques, bandes, filets horizontaux, méandres, en peinture rose à noirâtre, toujours monochrome.
La typologie utilisée fonctionne selon le principe des séries regroupant des formes de même morphologie générale ou de même fonction, en réservant une ou deux dizaines pour chacune, ce qui permet d'inclure sans bouleversement majeur des formes nouvellement apparues. On donnera le cas échéant les équivalences avec les numéros de Rodero. Il a paru par contre inutile d'indiquer les relations existant entre ces formes et celles de la céramique punique (telles que les font connaître les études de Vuillemot et Cintas): on trouvera de telles comparaisons par exemple dans Font de Tarradell 1973 et 1974.

Etudes de référence pour la céramique commune ébusitaine

En général : Amo de la Hera 1970; Fernandez Gomez 1980; 1981; 1983; Font de Tarradell 1973; 1974 1975; Gomez Bellard 1981; 1985; Rodero 1980; 1983.

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