Céramique commune italique


[Michel Bats]

Comme pour la céramique commune grecque, on ne retiendra ici que la céramique de cuisine, qu'elle soit de cuisson ou de préparation; en outre, seule sera envisagée la période pendant laquelle cette céramique est exportée dans la région concernée par le présent ouvrage. On peut y déceler deux courants culturels principaux: un courant étrusco-latial et un courant grec. Au premier appartiennent l'olla et les formes de pots dérivées et les grands plats à feu (patinae) avec leurs couvercles aplatis. Au second se rattachent la marmite (caccabus dérivé de la caccabé), le faitout (patella dérivée de la lopas) et la poêle (sartago équivalent du tagénon) et la série des mortiers. Il est vraisemblable qu'il y eut de nombreux ateliers, mais il semble, d'après les pâtes utilisées pour les récipients de cuisson, que la Campanie ait été une zone de production (et d'exportation) privilégiée: les potiers y ont été particulièrement aptes à faire la synthèse des deux courants d'inspiration.
Les vases à cuire présentent une pâte généralement rouge brique à brun rouge, à texture granuleuse, avec un dégraissant de quartz, de particules volcaniques noires en forme de bâtonnets et de minuscules écailles de mica doré; la surface externe présente souvent un film de barbotine brun pâle à brun gris. L'olla, à panse ovoïde et fond plat, évolue d'un bord évasé à une simple lèvre en amande. La marmite, d'abord à panse globulaire, présente ensuite une panse carénée dans le tiers inférieur et des flancs verticaux. Le faitout disparaît au cours du Ier s. au profit des modèles importés de l'Afrique du Nord. Parmi les grands plats à feu, seule la forme à bord simple rainuré continue à être produite sous l'Empire.
Les mortiers se répartissent, d'après la pâte, en deux groupes principaux. Le premier paraît originaire de Campanie: par leur pâte et le profil de leur bord, ces mortiers rappellent les productions amphoriques de cette région aux IIe-Ier s. av. J.-C. (COM-IT 8d et 8e). Dans le second groupe, la pâte est en général plus claire, chamois à chamois rosé, avec un dégraissant de quartz; le fond interne est souvent tapissé de grains de quartz pour aider le broyage.
Dans la région qui nous intéresse, la diffusion de ces productions est parallèle à celle des amphores italiques, plus précoce en Catalogne et en Languedoc occidental, à Marseille même et sur le littoral, à partir de la fin du IIIe s. av. J.-C., plus tardive ailleurs, mais jamais importante avant le Ier s. av. J.-C. et même l'époque augustéenne.

Etudes régionales de référence pour la céramique commune italique

Provence : Benoit 1961; Santamaria 1961; Taillez 1961; Carrazé 1972; Joncheray 1974; Gantès 1977; Charlin 1978; Giacobbi 1987; Bats 1988; Tchernia 1978; Rayssiguier 1983; Guichard 1988; Arcelin 1981A; Congès 1987; Bertucchi 1989.
Languedoc : Py 1986; 1990; 1990A; Gallet de Santerre 1980.
Espagne : Cerda 1980; Colls 1987; Casas 1990; Sanmarti 1986A; Vegas 1973; Miró 1978; Beltrán 1990.

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