Céramique commune phénicienne

[Andres M. Adroher Auroux
F. Javier Barturen Barroso]

Il n'est pas question de dresser ici un tableau exhaustif du problème complexe de la diffusion de la céramique phénicienne en Occident durant les VIIIe-VIe s. av. n. è. Malgré les nombreuses études qui ont été menées dans ce domaine durant les vingt dernières années (voir par exemple les nombreuses formes définies dans la classification de Bisi 1970), il est encore difficile d'identifier les ateliers et de cerner les distributions temporelle et géographique dans la majorité des cas. Même si le cadre chronologique a pu être précisé sur la base de l'évolution typologique des plats à engobe rouge, bien des aspects sont actuellement soumis à révision, et la question reste relativement ouverte.
Non moins problématique est encore la différenciation des productions proprement phéniciennes des fabrications indigènes, voire dans certains cas grecques, les influences mutuelles des répertoires et des techniques générant un répertoire riche et complexe difficile à enfermer dans le cadre d'une classification rigide.
On s'est donc limité à proposer un inventaire des principales formes d'ambiance phénicienne reconnue qui se rencontrent dans l'Occident méditerranéen, qui devra être considéré comme une approche minimale de ce vaste problème. Tout aussi bien, la distribution extrêmement faible de cette céramique vers les régions prises en compte par cet ouvrage justifient cette approche minimale.
On a choisi comme base l'étude que H. Schubart y G. Maass Lindemann ont consacrée aux fouilles de Toscanos (Schubart 1984), en sélectionnant les formes les plus courantes, et en donnant les équivalences dans les autres classifications se référant à la céramique retrouvée dans la Péninsule ibérique. Parmi celles-ci, on retiendra principalement: Aubet 1979; Belen 1985; Bisi 1970; Caro 1989; Culican 1970; Gasull 1982; Gonzalez 1983; Maas Lindemann 1983; 1985; Negueruela 1979; 1983; Pellicer 1982; Ramon 1982; Roos 1982; 1989A; Ruiz Mata 1985; Schubart 1969; 1976; 1979; 1984; 1985.
Le système typologique retenu identifie les forme de manière hiérarchique par un numéro à quatre composantes. En tête, une lettre majuscule identifie la forme générale du vase (A: vases ouverts; B: vases fermés; C: autres formes). Vient ensuite un chiffre permettant d'isoler des séries dans ces grandes classes; ainsi parmi les vases ouverts: A1 pour les vases carénés, A2 pour les vases à profils continus; et pour les vases fermés: B1 pour les grands et moyens modules, B2 pour les petits vases. Le troisième élément (chiffre arabe) identifie chaque forme dans les séries, le quatrième élément (lettre minuscule), éventuel, permettant de distinguer des variantes.
Cette classification se limite au 'type céramique', c'est-à-dire principalement à la forme, sans tenir compte de la technique dans laquelle celle-ci est réalisée, ni du traitement de surface: car dans la céramique phénicienne archaïque, il n'existe pas de dépendance stricte entre forme et technique, bien que se manifeste certaines préférences. Par exemple, si les plats sont le plus souvent à engobe rouge, les exemples de plats polychromes ne manquent pas. Pour tenir compte cependant de ce paramètre, non inclus dans le numéro typologique des formes, nous avons indiqué systématiquement les techniques attestées par une lettre minuscule entre parenthèse placée après la description de chaque type. Cette lettre indique les traitements et/ou techniques de montage les plus courants dans les cas analysés, selon le code suivant:
- (a) : engobe rouge
- (b) : céramique grise
- (c) : céramique peinte
- (d) : céramique sans traitement
- (e) : céramique non tournée.

Etudes régionales de référence pour la céramique commune phénicienne

Languedoc occidental: Jully 1975B; 1978; 1983A.
Catalogne: Arteaga 1978; 1986.

Types