Céramique commune punique


[Andres M. Adroher Auroux]

La céramique commune punique se compose de plusieurs groupes de provenance différente. On distinguera ici deux ensembles principaux: les produits d'origine phénicienne occidentale, qui sont ponctuellement diffusés en Méditerranée nord-occidentale, appelés COM-PUN, et les produits d'origine punico-ébusitaine, qui sont peu répandus en dehors de la région des Baléares, catalogués ci-dessus sous l'appellation COM-EB. Parmi les céramiques dites communes puniques, la référence principale est la production d'origine carthaginoise.
Les caractères techniques de ces céramiques sont variables. Il existe cependant des traits généraux, comme la porosité de la pâte, son aspect rugueux au toucher, à l'intérieur comme à l'extérieur, une couleur généralement rose clair, et éventuellement un engobe en surface de couleur jaune clair ou blanchâtre. On ne connaît que peu d'exemples de décors imprimés, mais des décorations peintes, reproduisant des motifs géométriques ou floraux, se rencontrent assez fréquemment.
Le répertoire des formes est assez varié, et dérive pour une grande part des productions phéniciennes archaïques de tradition orientalisante. A l'époque hellénistique, s'ajoute à cette tradition une nette influence grecque que l'on retrouve dans plusieurs sortes de vases. Les formes les plus exportées sont les vases fermés du type cruche, et possiblement quelques vases ouverts du type caccabé ou lopas. Les mortiers à bord épaissi ne se rencontrent guère au nord de la Méditerranée.
Les centres de production de la céramique commune punique en Méditerranée centrale sont peu connus. En Afrique du Nord, outre Carthage, on citera les ateliers de Kouass, auxquels on doit rapporter semble-t-il aussi plusieurs types d'amphores puniques et de vaisselle à vernis noir (Ponsich 1968; 1969).
Les exportations de vases communs dans les régions nord-occidentales de la Méditerranée sont très sporadiques, et limitées dans le temps aux Ve-IIe s. av. n.-è., où quelques pièces semblent accompagner les amphores de même origine.
Les recherches portant sur la céramique commune punique se sont développées à la suite des travaux de Cintas (1950), mais il n'existe cependant pas de systématisation qui ait englobé l'ensemble de la production. Seul une étude de Lancel (1987) a tenté une rationalisation de la typologie pour la période hellénistique: c'est ce classement que nous prendrons pour base.
D'autres travaux sur le même sujet doivent être signalés: ceux d'Ana Maria Bisi (1970), et les analyses partielles de Vegas et de Vuillemot (1965). On y ajoutera les publications des fouilles de Byrsa, qui traitent quelques aspects spécifiques.
La classification de Lancel 1987 utilisée ici applique la même technique de numérotation que celle retenue par Morel 1981 pour les céramiques campaniennes. Elle inclut certaines formes d'amphores qui sont, dans le présent ouvrage, traitées ailleurs (cf. A-PUN)

Etudes régionales de référence pour la céramique commune punique

Provence : Benoit 1965; Gantès 1980.
Languedoc: Dedet 1987; Solier 1968; Jully 1983; Py 1990A.
Catalogne: Almagro 1953; Maluquer 1969; Jully 1983.

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