Céramique commune grise tardive de Provence occidentale

[Claude Raynaud]

Les travaux de J.-P. Pelletier et L. Vallauri sur la céramique commune grise provençale ont porté essentiellement sur les productions tardives. L'étude de nombreux sites, notamment à Apt, Marseille, Velaux, Gardanne, et de l'abondant mobilier recueilli dans les fouilles de Saint-Blaise, leur a permis de dresser une typologie détaillée des diverses productions et de définir leur diffusion du IVe au VIe s. (CATHMA 1986, 45-47; Pelletier 1991; en dernier lieu: d'Archimbaud, à paraître, dont nous résumons les conclusions). Il s'agit donc d'une typologie partielle restant à compléter lorsque l'étude des productions antérieures progressera.
Ces recherches ont souligné la diversité des couleurs, du gris clair au noir, et la différence de ton entre les surfaces et les cassures, attribuant ces phénomènes aux modes de cuisson en atmosphère réductrice, avec une post-cuisson variable. La position des vases dans les fours a pu aussi engendrer ces variations, mais on peut encore envisager des recuissons accidentelles lors de l'utilisation de ces vases à pâte réfractaire, majoritairement voués à la cuisine. Pour cette raison, si la couleur grise reste le principal élément de caractérisation de ces produits, les exemplaires bruns ou rougeâtres, très minoritaires au demeurant, n'en sont pas exclus.
Les poteries sont de fabrication artisanale plutôt fruste, avec des pâtes grossières donnant un aspect rugueux. Ces pâtes sont généralement dures, sonores, incluant des particules de 1 mm généralement brunes ou noires, plus rarement blanches. Les analyses physico-chimiques (Laboratoire de Céramologie, Lyon) ont révélé une dominante siliceuse et réfractaire, avec un pourcentage de chaux entre 1 et 3%. Ces céramiques se rapprochent en cela des poteries kaolinitiques, peu abondantes à cette époque en Provence, et que ces auteurs englobent dans leur typologie. En fait, l'étude du mobilier languedocien et rhodanien contredit ce regroupement en soulignant la spécificité du répertoire kaolinitique, nettement distinct du répertoire provençal dont nous les soustrayons (voir les équivalences typologiques dans la catégorie KAOL). Ces analyses de laboratoire ont souligné qu'une grande partie de la poterie grise des Ve-VIe s. découverte dans la région marseillaise pouvait provenir d'un même centre de production restant à localiser. On peut supposer l'existence d'ateliers soit près de Marseille, soit dans les bassins périphériques d'Aix ou d'Aubagne où existe un antécédent protohistorique et où un atelier médiéval est localisé sur la commune de Mimet.
Cette production 'marseillaise' se distingue aussi des poteries kaolinitiques contemporaines par des formes spécifiques, types A3, B1, B2, B3, mortiers D, marmite O, par l'abondance singulière de formes peu fréquentes dans la vallée du Rhône, types A1 et A2, ou encore par l'absence ou la rareté de formes rhodaniennes comme les types KAOL 32 et 33.
Le classement des types reprend les principes généraux établis par le groupe CATHMA, avec une lettre pour chaque famille de forme: A pour les urnes, B pour les bols, coupes et marmites, C pour les plats, D pour les mortiers, E pour les couvercles, F pour les cruches, etc... (CATHMA 1986, 46). Les numéros de types sont par contre indépendants de la typologie des autres catégories et suivent le classement établi à Saint-Blaise.

Etudes de référence pour la céramique grise tardive de Provence occidentale

Provence: CATHMA 1986; Pelletier 1991; d'Archimbaud à paraître.

Types