Atelier des petites estampilles


[Pere Castanyer
Enric Sanmartí
Joaquim Tremoleda]


On suppose que cet atelier était situé dans la ville de Rome elle-même, ou bien dans sa région proche, bien qu'une localisation sud-étrusque ait été aussi plaidée (Melucco Vaccaro 1970). Son activité prend place entre la fin du IVe s. et le milieu du IIIe s. av. n. è.
Atelier artisanal, il produisit relativement peu et avec un certain soin. Ses vases les plus communs sont des bols hémisphériques à bord rentrant, décorés en leur centre de quatre petits timbres -palmettes, rosettes, mais aussi des motifs figurés tirés de l'iconographie du temps-, imprimés suivant des axes parallèles. Certains de ces bols recevaient un décor figuratif peint se situant souvent sur les timbres imprimés au préalable, ainsi que, parfois, des inscriptions, également peintes, servant à dédier le vase (poculum) à des divinités du panthéon romain, telles que Junon, Vesta, Minerve, Hercule, Mercure, voire Esculape...
A côté des bols, on trouve d'autres formes beaucoup moins courantes que ces derniers, telles que des skyphos, des kylix, des petites patères à haut pied, des lécythes, des oenochoés, etc...
Du point de vue de la technique, les vases de cet atelier ont été produits en utilisant une argile calcaire, dure et épurée, de couleur beige ou chamois. Le vernis est dur et adhérent, d'habitude luisant, mais aussi parfois très brillant lorsque le vase est très cuit. Les fonds externes sont le plus souvent réservés, et les taches marrons autour du pied très fréquentes.
L'étude fondamentale de cette production, aussi bien pour la typologie que pour l'iconographie, la chronologie, les aspects techniques, est due à J.-P. Morel (Morel 1969; voir aussi Morel 1965, 239-241). Depuis lors, d'autres études de détail ont servi, surtout en ce qui concerne le Midi de la Gaule et l'Ibérie côtière, à compléter cette première vue d'ensemble (Bats 1976; Sanmartí 1973A; Ballester 1987).
Les formes, cependant, n'ont reçu un numéro propre qu'en 1981 (Morel 1981, passim). C'est cette classification que nous retiendrons ici.
La diffusion des vases de l'atelier des petites estampilles s'est faite par voie maritime jusqu'aux côtes méridionales de la Gaule, à l'Ibérie, aux grandes îles méditerranéennes et aux côtes puniques de l'Afrique du Nord. D'une certaine manière, cette diffusion, dans laquelle Marseille dut jouer un rôle non négligeable, annonce la mise en place vers la fin du IIIe s. du grand commerce italique vers l'Occident méditerranéen.

Etudes régionales de référence pour l'atelier des petites estampilles

Provence : Bats 1976; 1988.
Languedoc oriental : Py 1976; 1978; 1978A; 1990, 562-564; Dedet 1978.
Languedoc occidental : Mouret 1928; Solier 1963; 1964-1965; 1969A.
Catalogne : Sanmartí 1973A; 1978. Voir aussi pour l'Espagne Blánquez 1983; Ballester 1987.

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