Céramique pseudo-attique massaliète


[Michel Py]


On a longtemps considéré que Marseille n'avait 'jamais voulu ou pu se lancer dans la fabrication du vernis noir' (Villard 1978, 324). Cependant, l'étude des céramiques fines diffusées dans le domaine commercial de la cité phocéenne ont permis d'isoler depuis 1971 une série de vases imitant les formes attiques à vernis noir de la fin du Ve et du IVe s. (Py 1971, 67-70), dont l'attribution à Marseille fut proposée pour des raisons de technique et de répartition (Py 1972, 600), puis bientôt confirmées sur la base d'analyses (Fillières 1978, 131-132). Une première étude typologique en a été donnée dans Py 1978B, définissant les formes les plus courantes. Depuis, de nombreuses attestations nouvelles ont été signalées, principalement en Provence et en Languedoc oriental. Les fouilles récentes de Lattes, en fournissant un lot abondant et bien daté de ces vases pseudo-attiques, notamment pour les trois derniers quarts du IVe s., ont révélé plusieurs formes nouvelles. Par ailleurs, la stratigraphie du Marduel a permis de préciser la chronologie du début de cette production (Py 1989; Py 1992).
Le catalogue ci-après tient compte de ces dernières informations. Les formes de vases attestées (jusqu'à présent non numérotées) y sont répertoriées en prenant pour référence la céramique attique à vernis noir qui a fourni les prototypes, selon le classement de Sparkes 1970 (de même que ci-dessus, AT-VN).
L'argile dans laquelle sont fabriqués les vases pseudo-attiques massaliètes se distingue aisément ce celle des pièces athéniennes par sa couleur jaune clair ou bistre. Lorsque les vases sont conservés normalement, cette pâte est dure, serrée, lisse au toucher, et le vernis, noir brillant, est résistant. Sous l'action des conditions d'enfouissement, la pâte peut devenir plus tendre et le vernis s'écailler, parfois totalement, en laissant une coloration rosée sur l'épiderme.
Les décors sont de trois types: peinture rouge lie-de-vin sous la base du pied; rinceaux incisés rehaussés de motifs floraux dessinés par des points de peinture blanche; décors imprimés et incisés à l'intérieur au fond de certaines formes: palmettes en creux liées, oves et cercles concentriques. Exceptionnellement, certains bords (probablement de péliké: cf. PSEUDO-AT 13-23) portent des rangées d'oves peintes (cf. Py 1978B, fig.5).
La chronologie est assez bien fixée. Les vases les plus anciens remontent aux alentours de 425 ou peu avant, avec notamment le skyphos 334-346 (Py 1992). Dans le dernier quart du Ve s., le répertoire comprend des formes diversifiées, avec plusieurs sortes de kylix à fond annulaire, et la coupe-skyphos 580-611, qui est l'un des vases les plus abondamment produits par le ou les ateliers marseillais. A partir du deuxième quart du IVe s., un répertoire différent se met en place, avec notamment le skyphos 348-354 caractéristique de cette période, et plusieurs types de coupes sans anses. La production s'éteint au cours du dernier quart du IVe s.

Etudes régionales de référence pour la céramique pseudo-attique massaliète

Provence: Bats 1988, 92-94; Chausserie-Laprée 1984; Collectif 1990, 52; Lagrand 1963, 60; 1979, 98.
Languedoc oriental: Py 1971; 1972; 1978B; 1990, 551-554; 1989; 1992; Charmasson 1982.
Languedoc occidental: Ugolini 1991, 149.

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