Céramiques à vernis noir de Roses


[Pere Castanyer
Enric Sanmartí
Joaquim Tremoleda]


L'espace de temps qui s'étend entre la disparition des importations de céramique attique et le début des importations italiques de campanienne A, soit en gros le IIIe s., est une période caractérisée par le foisonnement des productions vasculaires à vernis noir qui, de façon opportuniste, ont profité de l'absence d'une véritable concurrence étrangère sur les marchés occidentaux. L'arrivage massif des vases à vernis noir fabriqués dans le golfe de Naples a entraîné la disparition rapide de ces productions, qui s'éteignent vers la fin du IIIe s. av. n.-è. ou les débuts du siècle suivant.
C'est dans ce contexte qu'il faut situer 'l'atelier des patères à trois palmettes radiales' de Rhode (Roses) qui, entre le premier quart et la fin du IIIe s., à irrigué de ses produits une vaste zone allant du sud-est ibérique jusqu'à la région montpelliéraine. La situation à Roses de cet atelier n'offre pas le moindre doute, étant donné l'existence de fours et de rebuts de cuisson trouvés lors des fouilles des années 1960.
Que cet atelier ait été aux mains de potiers d'origine grecque est probable du fait que certains de ces vases sont marqués de timbres en alphabet grec, se référant sans doute aux noms des producteurs: ainsi les vases signés NIKIA-IWN.S, KAKA et PAR.
Si l'atelier produisant les vases à trois palmettes radiales semble avoir été le plus important, d'autres ont coexisté à ses côtés, vraisemblablement plus modestes: ainsi l'atelier qui marquait ses patères d'un décor de trois palmettes radiales imprimées sur une large bande de guillochures.
Ces ateliers ont utilisé le plus souvent une argile rouge-jaune, fine et épurée, mais aussi une autre, beige ou jaune clair. Ces vases ont reçu un beau vernis noir qui, souvent, par l'effet d'une cuisson trop intense, vire au marron-rougeâtre.
Les profils présentent quelques caractères particuliers: les patères et les bols possèdent des bords retournés vers l'intérieur, les parois des vasques ont un profil rectiligne, le pied est le plus souvent large, haut et vertical.
Le répertoire typologique de ces productions puise son inspiration dans les formes de la céramique attique tardive. On note cependant la large utilisation du bol de forme 27, inspiré par les produits de l'atelier romain des 'petites estampilles'. Le classement des formes présenté ici, mis au point par Sanmartí 1978A, utilise des numéros dérivés de la 'Classification préliminaire' de Lamboglia (1952).

Etudes régionales de référence sur les céramiques à vernis noir de Roses

Languedoc occidental : Solier 1969; 1978; Sanmartí 1978B.
Catalogne : Sanmartí 1978; 1978A; 1978B; Solier 1978A.

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