Céramique Late Roman C


[Claude Raynaud]



Proposée par F .O. Waagé dans son étude sur la céramique tardo-romaine et byzantine de l'Agora d'Athènes, l'appellation de 'Late roman C ware' désigne une céramique fine imitant certaines formes de la vaisselle africaine (Waagé 1933; Mayet 1986). Sa pâte est rouge ou orangé clair, fine et bien cuite, avec des cassures nettes. Elle est couverte d'un revêtement argileux rouge mat, très mince et se confondant avec l'argile. Sa cuisson donne à la surface une couleur uniforme généralement rouge-brun et parfois rouge-orangé, à l'exception de la face externe du bord, généralement plus sombre à cause de la température plus élevée à laquelle elle était soumise, alors que le reste de la céramique était protégé par l'empilement des vases. Sur certains vases les plus riches en chaux, cette cuisson plus élevée du bord se traduit au contraire par une décoloration superficielle, produisant des tons crèmes ou gris.
La vaisselle 'Late Roman C' se caractérise par un répertoire restreint, limité à une dizaine de formes, dont deux seulement constituent l'essentiel de la production et de sa diffusion, les formes Hayes 3 et 10 (Hayes 1972, 323-324). Le type 3, avec ses huit variantes dont la chronologie reste à préciser, domine la production du milieu du Ve au milieu du VIe s. Le type 10 succède au précédent et constitue la forme dominante des années 570 au milieu du VIIe s., avec trois variantes à la chronologie encore incertaine.
Stylistiquement, les productions du Ve et du début du VIe s. se distinguent par la fréquence de la décoration: guillochis sur la face externe du bord, un ou deux cercles guillochés sur le fond interne du vase, plus rarement décor estampé sur le fond. Selon Hayes, ces décors estampés se rangent dans trois styles: le style à motifs végétaux, qui daterait des années 360 à 450, le style à motifs animaliers, de 440 à 490, puis le style à croix, monogrammes et visages humains, de 470 à 580 environ.
La découverte aux environs de Phocée des ateliers ayant produit la céramique 'Late Roman C' confirme son origine orientale, suggérée par la carte de répartition des trouvailles. Quant à sa diffusion, si elle atteint les rives de la Méditerranée occidentale, le littoral Atlantique et même le sud de la Bretagne, sa présence en ces points extrêmes reste sporadique en regard de la vaisselle africaine, jamais menacée par cette concurrence orientale. Les nombreuses analyses de laboratoire ne laissent aucun doute sur la provenance phocéenne de la quasi totalité des échantillons recueillis en Occident (Mayet 1986).

Etudes régionales de référence pour la céramique Late Roman C

Provence : Bonifay 1983, 322.
Languedoc : Mayet 1986.
Catalogne : Beltran 1990, 279.

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